Rien ne prédestinait Clément Saunier à devenir l'un des grands trompettistes classiques français actuels. C'est le timbre des trompettes, entendu lors d'un concert de l'harmonie municipale de Surgères qui, petit, lui donna envie de se lancer dans la musique. C'est ainsi, parfois, que naissent les vocations quand, comme lui, on n'a pas grandi dans une famille de musiciens. « C'est pourquoi l'activité musicale, les concerts ou les festivals* dans les petites villes sont si importants. Ils peuvent donner naissance à des vocations, » analyse le musicien.

Se confronter à soi-même et aux autres

Clément Saunier a découvert Lormont en 2017, en répondant à l'invitation de l'école municipale de musique danse et théâtre Dominique Boudot. Depuis, il a présidé chaque édition du concours national de jeunes trompettistes.

« J'essaie de partager comme je peux mon acuité et mon expérience en la matière, et contribuer ainsi à ce concours, » commente-t-il.

« Participer à des jurys me tient à cœur. Le concours est l'occasion pour un jeune candidat de rencontrer de futurs collègues, ceux qui deviendront peut-être ses compagnons de route. Il n'est pas indispensable d'y participer pour devenir musicien professionnel. Mais plus tôt on s'habitue à passer ce type d'épreuves, à se confronter à soi-même, à surmonter son émotion, à jouer le mieux possible devant des inconnus... mieux c'est ! Moi-même j'ai commencé les concours à 12 ans. Je me souviens que c'était un concours européen à Lunéville. »

Des participants de haute volée

« À Lormont, on voit passer des musiciens de très bon niveau. Ils viennent de toute la France pour se présenter devant un jury d'experts composé de neuf grands professionnels français. L'ambiance n'est pas aussi détendue que pour une audition de fin d'année au conservatoire, mais cela doit rester convivial. »

Si les plus jeunes candidats sont surtout là pour le plaisir de participer, les plus âgés rêvent déjà souvent de faire carrière. « L'idée de ce concours est de fédérer et d'encourager les pratiques. Les participants cherchent à se confronter aux autres musiciens et attendent un retour objectif du jury sur ce qu'ils valent et ce qu'ils ont présenté, » poursuit Clément Saunier.

« Les éléments essentiels à la réussite d'un tel concours sont une bonne sonorité, une intonation la plus parfaite possible, et une restitution dite 'musicale' en évitant les 'accidents' ou fausses-notes. On attend des plus grands qu'ils aient une personnalité musicale, ou bien un vibrato personnel, mais aussi du charisme : des éléments qui font dire que ce musicien-là va toucher le public. »

Conseils aux jeunes trompettistes

Quand il ne parcourt pas le monde pour donner des concerts, Clément Saunier forme les trompettistes de demain, à Paris et aux USA. Il a également créé l'Académie de cuivres et percussions de Surgères en 1998. « La France est le pays de la trompette classique et le niveau des solistes (en orchestre ou autre) est toujours très élevé, » affirme-t-il. Quels conseils donner alors à un jeune trompettiste ?

« Il est tout à fait possible de devenir bon, mais devenir un grand soliste est plus compliqué. Quel que soit le niveau, la régularité dans le travail est fondamentale, un peu comme l'entraînement l'est au sportif. On doit travailler tous les jours, éviter les périodes de vacances trop prolongées. Il faut également savoir bien s'entourer, aller à la rencontre de professionnels reconnus qui donneront de bons conseils. Et puis être curieux, aller chercher des sources d'inspiration un peu partout, dans d'autres formes d'art, par exemple. »

_{* En plus de sa carrière de musicien professionnel et de pédagogue, Clément Saunier dirige depuis 2013 le Festival des cuivres de Mamers et depuis 2016 le Surgères Brass festival.}

En concert avec le Paris Brass Quintet

On pourra écouter Clément Saunier avec sa formation, le Paris Brass Quintet, samedi 25 janvier à 20h30, à l'Espace culturel du Bois fleuri. Une plongée musicale dans le Paris surréaliste des années 20.

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Concours de trompette