Economie, COVID-19

Covid19 : quel avenir pour les petits entrepreneurs ?

L'épidémie de coronavirus met à mal certains secteurs économiques. Et même si des mesures exceptionnelles sont mises en place par l’État pour soutenir l'activité, l'inquiétude demeure, notamment parmi les artisans, commerçants et travailleurs indépendants.

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Les commerçants, artisans et indépendants considérés comme « non essentiels » à la vie du pays, ont été contraints depuis le 15 mars dernier, d'interrompre leurs activités. Les autres ont souvent une activité très restreinte, leurs clients confinés limitant au maximum leurs déplacements. Seuls les magasins alimentaires, les pharmacies, les tabacs et les banques demeurent ouverts au public. Un coup dur, notamment pour les entrepreneurs les plus fragiles qui s'inquiètent et doutent de ne pouvoir s'en relever.

Faire face à un chiffre d'affaires nul

Fanny, gérante au Grand Tressan de la petite boutique Mademoiselle, vend des articles et accessoires de prêt à porter :

« On est dans une panade totale. Concrètement, je vais perdre toute ma marchandise, c'est à dire 15.000 euros de chiffre d'affaires. Ne vendant pas, je n'aurais donc aucune trésorerie pour renouveler ma collection lorsque le confinement sera levé. Les 1500 euros du Fonds de solidarité de l’État sont insuffisants quand on doit aussi payer un loyer. Et les charges qui auront été reportées, il faudra bien les régler tôt ou tard. Pour ma part, il n'est pas question que je contracte un prêt. La solution pour moi est de me mettre en cessation d'activité »

Son seul espoir ? La gratuité des loyers de mars et avril. Sa demande auprès du bailleur est pour l'instant restée sans réponse...

Pascal est électricien. Travailleur indépendant, il n'emploie pas de salarié. Depuis 15 jours, il ne travaille plus qu'un jour par semaine, assurant uniquement des interventions et des dépannages urgents. Pour lui cette crise est une épreuve qu'il devrait pouvoir traverser :

« J'ai une trésorerie suffisante pour tenir jusqu'en mai et je n'ai pas de frais pendant cette interruption d'activité. Mon comptable s'occupe des démarches pour obtenir l'aide financière de L’État ce qui devrait me permettre de redémarrer assez vite. Je comprends que pour d'autres, cela soit plus dur, les sous-traitants qui n'ont pas de clientèle ou ceux qui n'ont pas assez de trésorerie. Deux mois sans chiffre d'affaires ce n'est pas simple à remonter. Il faudrait que l’État efface les charges des plus en difficultés. »

Gaëlle est esthéticienne dans le vieux bourg. Installée depuis 9 ans, elle espère rapidement reprendre son activité :

« Je n'ai pas eu droit au fonds de solidarité pour le mois de mars car je n'avais pas soldé ma TVA 2019. Les conditions sont sévères. J'ai donc sollicité une aide financière de l'Ursaff dont on ne connaît pas encore ni le montant ni les modalités d'attribution. Heureusement que j'ai un comptable pour m'aider, il est bien informé. Ma propriétaire m'a autorisée à décaler le loyer d'avril et j'ai une petite aide de l'Assurance maladie pour la garde de mon fils. Enfin, j'ai contracté un prêt garanti par l’État pour payer mes charges et me verser un petit salaire, prêt que je rembourserai en différé. J'ai 30 ans et j'adore mon métier et j'ai bien l'intention de ne pas me laisser abattre. S'il le faut je travaillerai plus pour me redresser ».

Un renforcement des aides

A Lormont, les petites entreprises constituent la majorité du tissu économique local. Comme Fanny, Pascal et Gaëlle, ils sont nombreux à trembler pour leur activité. Les aides et mesures prises par l’État pour soutenir l'activité économique seront-elles suffisantes ? Le chef de l’État tiendra-t-il sa promesse de ne pas laisser tomber les petites entreprises ? Difficile en l'état actuel des choses d'y répondre même si l’État renforce ses aides. Ainsi le montant octroyé par le fonds de solidarité est relevé à 5000 euros, pour intégrer le loyer des entreprises les plus en difficulté. Enfin, la mobilisation collective des professionnels pourrait décider le Gouvernement à exonérer les charges sociales et fiscales dues pendant le confinement.

Et nous consommateurs, que pouvons-nous faire ? A la sortie du confinement, chacun pourra soutenir les commerçants de proximité et les artisans de sa commune simplement en achetant leurs produits et en faisant appel à leurs services. Consommez français et « made in France », voilà une façon de soutenir l'activité économique. #TousAvecNosArtisans !

Votre Chambre de métiers et de l'artisanat (CMA) vous aiguille dans vos démarches sur  www.artisans-gironde.fr

Le dispositif Cités Lab informe et accompagne par téléphone les entrepreneurs en difficulté :
Contact : Anthony Meddar / 06 33 48 06 07 / anthony.meddar@surlarivedroite.fr

Le site sos-entreprises-coronavirus.fr réunit un maximum de recommandations pratiques et d’actualités régulièrement mises à jour.