« Ma rencontre avec Martine Sutra et Christian Rousseau des Enfants du Paradis a été déterminante pour moi » précise Damien Saugeon. « Ils m’ont appris à travailler sur des grands classiques tout en les revisitant, en les rendant plus modernes. Je prenais plaisir à déclamer des alexandrins alors que je n’étais qu’un adolescent ! Ils nous amenaient régulièrement au théâtre du Port de la Lune car si on veut faire du théâtre, il faut voir des pièces, encore et encore… Il faut s’en délecter et s’en nourrir. Au delà de l’aspect théâtral, cette période a été très structurante, je l’ai vécue comme une quête initiatique me permettant de mieux me connaître. Tout a basculé pour moi avec ces années lycée. Sans ces actions artistiques, je n’aurais jamais eu la chance de devenir acteur ni même pu imaginer que cela soit tout simplement possible ».

C’est dans cet esprit qu’il cofonde le Collectif Quatre Ailes dans le Val de Marne en 2002. Entre travail de création sur le territoire et de sensibilisation auprès des jeunes, Damien Saugeon s’épanouit pleinement. Il aime cette vie où l’expression créatrice se révèle sous différentes formes, où l’imaginaire et la représentation du monde se jouent de la réalité. Puis, fruit du hasard ou signe du destin, le spectacle « Certains regardent les étoiles », crée par le collectif, se trouve être programmé au mois de mars dernier à l’Espace culturel du Bois fleuri. Malheureusement, les dates tombent en plein Covid-19. Les deux représentations publiques sont transformées en séances scolaires mais peu importe, Damien Saugeon, seul comédien sur scène dans cette pièce innovante, retrouve Lormont et le plaisir de remonter sur les planches.

« Ce fût une joie immense pour moi et une grande émotion de revenir là où tout avait débuté. J’ai ressenti aussi une petite frustration de ne pouvoir revoir toutes les personnes qui avaient tant compter pour moi. Les horaires des séances ne facilitaient pas leurs venues. Mais l’important était de partager ce spectacle avec les enfants. Il s’est produit quelque chose de magique par l’interaction que je mets en place en parlant directement avec eux. La pièce commence dès qu’ils rentrent dans la salle et ils ne le savent pas. Je romps d’entrée de jeu le mur entre le réel et la comédie humaine, créant ainsi une faille temporelle qui les perturbent mais qui facilitent leur capacité d’appropriation du spectacle. Je crois bien qu’ils ont adoré ! » s’exclame Damien.