Sécurité & prévention

Délégué à la cohésion police-population : Une mission de proximité

François Chaponnay exerce les fonctions de délégué à la cohésion police-population de la rive droite. Sa mission : renforcer le lien entre les habitants, les acteurs de terrain et les services de police.

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« Délégué à la cohésion police-population »... l’intitulé parle souvent assez peu aux habitants. C’est pourtant bien une mission de terrain qui est confiée au DCPP par le Ministère de l’intérieur. Celle d’instaurer du lien et d’intensifier le dialogue entre les administrés et les services de police. Le DCPP est également présent auprès de tous les acteurs de terrain que sont les élus, les bailleurs, les commerçants, les associations, les éducateurs de prévention spécialisée, les conseils citoyens et, à Lormont, la coordinatrice du CLSPD (contrat local de sécurité et de prévention de la délinquance), la police municipale et les correspondants de nuit.

Mis en place en 2008 dans le cadre du plan Espoir Banlieues, les DCPP sont à la fois les yeux et les porte-parole de l’État auprès des habitants. Treize ans plus tard, ils sont un peu plus de 170, répartis sur l’ensemble du territoire français, dont cinq sur la métropole bordelaise.

En lien étroit avec la ville et les acteurs de la prévention

Depuis le mois de juin 2020, François Chaponnay sillonne inlassablement les six communes de son secteur (Artigues, Bassens, Bouliac, Cenon, Floirac et Lormont), un bassin de 85 000 habitants environ. Il agit sous la responsabilité hiérarchique directe de Nicolas Perez, commissaire de police, chef de la division Est au commissariat de Cenon. L’objectif – créer du lien, instaurer un climat de confiance en multipliant des contacts individualisés – recouvre un nombre important de missions.

Le DCPP participe aux conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance. Ces « grands-messes » comme les qualifie le délégué, cadrent la concertation et fixent les objectifs de la prévention de la délinquance dans chaque commune.

Il peut également épauler techniquement le maire et son adjointe à la sécurité et à la tranquillité publique.

Il s’associe par ailleurs aux correspondants de nuit lormontais dans l’exercice de leurs missions de terrain.

« Ils font du bon travail et résolvent beaucoup de conflits, sans aucun pouvoir de police. Je viens compléter et renforcer leur action », témoigne François Chaponnay.

Sur le terrain : écouter, rassurer, informer

François Chaponnay met également en œuvre le dispositif de participation citoyenne, qui vise à renforcer la vigilance de voisinage, en coopération avec les services de l’État et la Ville. Il peut aussi dénouer des conflits de voisinage, et organiser des réunions de conciliation ou des actions afin de sensibiliser les habitants à la prévention de la « délinquance d’appropriation » (cambriolages ou vols de voitures), « souvent des recommandations de bon sens, » précise-t-il.

Il participe par ailleurs au Groupe de partenariat opérationnel, dispositif qui réunit des acteurs locaux et des habitants directement concernés autour de problèmes de prévention spécifiques. Sa position lui permet en outre d’agir comme un relais d’information auprès de la police.

« J’interviens finalement assez peu en tant qu’agent de la police. Les gens apprécient que je sois plutôt dans l’écoute et le dialogue. Je leur explique souvent le rôle précis des forces de l’ordre, le cheminement d’une plainte, la différence avec la main-courante, les raisons d’un classement sans suite, l’opportunité des poursuites décidée par le procureur... ».

Un travail de pédagogie qui permet de répondre aux attentes des habitants et de nouer avec eux des relations de confiance.

La fonction lui va comme un gant. « J’aime les gens, » affirme ce major honoraire, retraité et réserviste de la police nationale. Son parcours professionnel atypique en dit long : entré dans la police par la BAC départementale des Yvelines en 1983, il bifurque vers le service de l’information et des relations publiques du Ministère, menant des opérations de promotion des dispositifs en place, comme la conduite accompagnée à partir de 16 ans. Il enchaîne avec la coopération internationale, participant aux actions de coopération opérationnelle, technique et institutionnelle de la police française auprès de pays étrangers, africains notamment. Son goût pour le relationnel, mais aussi pour la vie locale, politique et associative, l’amènera à devenir directeur de cabinet de la ville de Crosne, dans l’Essonne, à la faveur d’un détachement administratif. Une mutation pour raisons familiales, et le voilà à Bordeaux en 2008, où il prend le poste de responsable de nuit du centre d’informations et de commandement (CIC), qui centralise les appels 17 au commissariat central de Mériadeck. « Ce n’était pas mon premier choix mais je me plais partout ! », commente François Chaponnay, philosophe. En 2018, il fait valoir ses droits à la retraite mais, rappelé par le terrain, il sera finalement recruté sur le poste de DCPP, au départ du capitaine honoraire François Reynaud.

Les Hauts de Garonne ne lui sont pas inconnus. Durant cette décennie passée à écouter les appels à Police secours, il a appris à connaître ce territoire, vu de l’autre rive.

 

« J’ai toujours trouvé que le secteur était isolé, malgré la présence d’un commissariat. Il y a beaucoup de familles en difficulté et de jeunes qui peuvent basculer. Mon travail, aujourd’hui, est d’œuvrer auprès d’eux, en lien avec tous les acteurs de terrain, pour rester dans le dialogue et, dans le cadre de la PSQ (Police de sécurité du quotidien), contribuer à maintenir la paix publique. »

 

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