Atelier d'écriture, Seniors

Ecrire son journal intime

Écrire son journal intime n’est pas toujours facile quand on avance en âge. Les ateliers proposés à la résidence Victor Hugo ont montré, qu’avec un peu d’aide et de stimulation, l’exercice s’avère plein de bienfaits.

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Annie, Maïté, Marie-Sophie et Annie-Gabrielle ont le sourire au sortir de leur séance  d’écriture. Ces quatre mamies qui ne se connaissaient pas ont aujourd’hui bien du mal à se quitter. Et elles sont bien décidées à se revoir. Ces ateliers d’écriture proposés par la Ville ont débuté à l’occasion de la Semaine bleue. Ces dames s’y étaient inscrites sans trop vraiment savoir à quoi s’attendre. Il faut dire qu’écrire un journal intime, elles pensaient en avoir passé l’âge ! Elles étaient loin d’imaginer que cette expérience allait leur apporter autant.

Maïté, Marie-Sophie et Annie-Gabrielle pratiquent quelque peu l’écriture, rien de très formalisé dans l’ensemble, plutôt quelques notes, des fiches, des commentaires rangés ça et là mais rien de véritablement organisé. Annie quant à elle découvre cet exercice et cela l’enthousiasme. Maïté a accumulé des souvenirs dans des carnets qu’elle a remplis au fil de ses nombreux voyages. Aujourd’hui, elle ne voyage plus mais écrit un peu tous les jours, des notes sur un film, un concert ou un repas, des petites choses du quotidien qui ont marqué sa journée. Maïté est tentée par l’écriture de son journal intime mais trouve toujours autre chose à faire. Cet atelier l’a peut-être convaincue d’y consacrer du temps. Annie a rassemblé des notes qu’elle a rangées dans des chemises. Veuve depuis peu, elle ressent désormais l’envie d’y mettre un peu d’ordre. Sa vie n’a pas été facile et elle se sent prête à se raconter, à laisser un témoignage à ses petits enfants. Annie-Gabrielle est une habituée des ateliers d’écriture de la médiathèque du Bois fleuri. Elle est à l’aise avec l’écrit et conquise par l’idée d’un journal intime. Quant à Marie-Sophie, elle avoue s’être remplie de cette rencontre et de tous ces échanges. La discrétion dont elle fait preuve cache beaucoup de choses qu’elle reconnaît avoir enfouies. Sera-t-elle en mesure de les exprimer grâce à cet atelier ?

« L’écriture est un mécanisme mental passionnant », affirme Michelle Demarigny.

Ecrivain biographe, Michelle Demarigny, est chargée d’animer ces ateliers auprès des seniors Lormontais. Elle ne tarit pas d’éloges sur les bienfaits de l’écriture : « L’écriture de son journal permet d’aller à la rencontre de soi-même, de redonner de la vie à sa vie. Une idée en appelle une autre, c’est une façon très saine de donner de l’épaisseur aux petits riens de l’existence. Comme le disait Virginia Woolf, ce sont nos efforts pour saisir tous les aspects de la vie qui la rendent si passionnément intéressante. L’essentiel est que cela reste un plaisir. C’est pourquoi écrire ne veut pas dire obligatoirement faire un roman, cela peut passer par des notes, des poèmes, des petites histoire consignées régulièrement pour constituer un journal intime. C’est la régularité et le côté personnel des écrits qui définissent le journal intime. Inutile de se soucier de ses fautes, de la cohérence du récit. L’important est de décharger ses émotions, de se faire du bien. Ecrire les choses qu’on aime, ses envies, trouver l’inspiration au hasard d’un mot pioché dans le dictionnaire, d’un film ou d’un livre, d’une personne rencontrée… L’idéal est d’écrire un peu tous les jours, à des moments où on en ressent le besoin ».