Musique, Entretien

Jouer pour les autres

Figure emblématique de la scène jazz, Roger Biwandu, « l'enfant de Palmer » est l'invité du concert de clôture des prochaines Foulées littéraires.

Mis en ligne le

Souvent présenté comme un batteur autodidacte surdoué ayant fréquenté les plus grands (Bireli Lagrène, Jacques Higelin, Salif Keita, Zawinul ou encore Marcus Miller), Roger Biwandu est aussi un passionné de rugby ou, comme en musique, il faut apprendre à jouer en équipe. Longtemps pensionnaire du Club athlétique Lormont Haut-de-Garonne, il y a appris les valeurs de l'effort et de l'humilité qui font de lui l'homme qui l'est aujourd'hui.

Roger, parle-nous de tes débuts en musique et au rugby ou comment ces deux activités se sont entremêlées ?

J'ai commencé à taper avec des baguettes de fortune sur le lit ou la table en écoutant avec mes grandes sœurs Les Beatles, Police ou Toto. Puis un jour au marché de Cenon, j'ai entendu quelqu'un qui jouait de la batterie dans son appartement, je me suis repéré au son et j'ai sonné chez lui avec le culot de l'enfant de 8/9 ans que j'étais. Très gentiment, il m'a laissé essayer sa batterie, c'était la toute première fois et depuis je n'ai plus arrêté. J'ai débuté le rugby à peu près au même âge après une initiation dans le cadre scolaire, j'ai rejoint le club de Cenon où j'ai fait mes classes jusqu'en junior. Puis Jean-Pierre et Denis Gourmanel m'ont demandé de rejoindre l'équipe de Lormont.

Justement, toi qui connais les deux univers, quels parallèles ou quelles différences ferais-tu dans l'esprit de camaraderie et la complicité pouvant lier les musiciens d'un même groupe ou les joueurs d'une même équipe ?

Avec le recul, le milieu du sport me paraît plus franc. Surtout au rugby qui est un sport de contact, il faut se respecter et être très solidaire au sein de l'équipe. Même si on ne peut pas être copains avec tout le monde, une fois sur le terrain, on fait tous corps ensemble. Dans la musique, il y a beaucoup plus d'égo et d'hypocrisie : un jour on t'embrasse et le lendemain on te zappe ! On y joue plus perso. J'ai parfois refusé des contrats de musicien pour jouer un match alors qu'au rugby, je n'ai jamais été professionnel ! D'ailleurs, nombreux sont mes amis, au sens réel du terme, issus du milieu de rugby, dans le monde de la musique, j'en ai aussi, bien évidemment, mais ils sont plus rares.

Cenon, Lormont, tu incarnes à ta façon le trait d'union entre ces deux communes, quel regard portes-tu sur elles aujourd'hui ?

Dans le passé au niveau rugby, il y avait une rivalité absurde entre les deux villes qui sont à mes yeux des villes jumelles. Ce sont deux communes que j'adore et où je me sens bien. Ce sont des villes culturelles, sportives, avec une vraie dimension humaine. Je suis juste un peu dérouté par l'évolution urbanistique, cela va un peu trop vite pour moi mais c'est sans doute mon côté un peu nostalgique...

A propos du concert du 25 novembre, as-tu une petite idée du programme ?

Oui, ce sera un concert sur une tonalité très funk avec des grands standarts de Mickaël Jackson, Prince, Stevie Wonder, Earth Wind and Fire, Kool and the Gang et bien d'autres... Ça devrait bien swinguer , j'espère que les gens auront envie de bouger et de danser !

 

 

Roger Biwandu en concert
Samedi 25 novembre à 19h - salle Léo Lagrange
Pôle culturel et sportif du Bois fleuri
+ d'infos : www.rogerbiwandu.com

Roger "Kemp" Biwandu "Three (Two Girls And A Boy)"