OPAH

La Boétie, volontaire et bien servie

Les démolitions-reconstructions et les Opérations programmées d'amélioration de l'habitat ont métamorphosé Lormont. Au cœur de cette rénovation, la résidence La Boétie faisait figure d'oubliée. Une Opah spécifique a permis de sortir cette copropriété fragilisée d'une spirale de déclassement préjudiciable à ses habitants et à tout le quartier.

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Exclus du renouvellement urbain ?

En 2015, tous les bâtiments alentours étaient en cours de rénovation. La Boétie faisait triste mine dans le paysage. Un premier diagnostic avait chiffré les travaux nécessaires à près de 1.200.000 € : une dépense inenvisageable. La situation était dans une impasse, se souvient Véronique Surais-Gajda, présidente de la copropriété.

« A l'époque le bâtiment était très délabré. Et, de par sa conception, avec son hall traversant et ouvert à tous vents, il subissait des usages inadaptés qui contribuaient à sa dégradation. Ça ne pouvait plus continuer. Mais nous ne pouvions absolument pas nous offrir des travaux à la hauteur de ce qui se faisait dans le reste du quartier ».

La mairie mobilisée

L'étude initiée par la Ville a permis à La Boétie d'être déclarée « copropriété fragile » et de bénéficier à ce titre de subventions dans le cadre d'un projet d'OPAH copropriété. L'opération a bénéficié du concours  financier de nombreux partenaires. Ensemble, ils ont réussi à limiter la facture pour chacun des 36 co-propriétaires.

« Quand la mairie est revenue vers nous en nous proposant une participation divisée par 7 et des facilités de paiement, certains copropriétaires n'arrivaient tout simplement pas y croire. C'était trop beau pour être vrai. Et pourtant... »

La Boétie tient à remercier tous les contributeurs de son incroyable métamorphose : L'Anah, Bordeaux Métropole, la Ville de Lormont, le Conseil départemental de la Gironde, Urbanis, Domofrance, Procivis, la CAF, le FSL, Habiter mieux auxquels ont peut rajouter le Crédit foncier, La fondation Abbé Pierre, L'Adil, Didée...

Une résidence  métamorphosée

Ce bâtiment fatigué des années 60 est aujourd'hui pimpant et ses habitants revitalisés. Marie-Dominique Clark, chef de projet l'OPAH à Bordeaux Métropole, revient sur une démarche qui est allée bien au-delà des questions techniques.

« Compte tenu des situations des ménages les solutions les plus adaptées ont été recherchées pour rendre le projet réalisable avec une forte mobilisation des acteurs publics. Nous avons abouti à une solution équilibrée et pérenne en traitant conjointement les enjeux sociaux, techniques, de gestion et de sécurité. Bien que difficiles à articuler, ces quatre volets étaient indissociables. »

Remise en état et isolation des façades, étanchéité des balcons, installation de baies à double vitrage, travaux d'isolation et pose de volets roulants, condamnation des vide-ordures, mise aux normes incendie, agrandissement et sécurisation des entrées... Il ne reste plus qu'à repeindre les cages d'escalier et à installer des tables de pique-nique dans le petit jardin partagé.

« L'amélioration est énorme pour nous tous et en particulier pour mes voisins du rez-de-chaussée. Leurs fenêtres donnaient directement sur la rue. Ils vivaient avec les volets constamment fermés. Ils bénéficient aujourd'hui de petites terrasses privatives très appréciées »

Bilan très positif

A l'issue de trois ans d'études et de travaux, Véronique Surais-Gajda se reconnaît fatiguée mais assure être comblée. Avec l'assistance de l'opérateur Urbanis, et notamment de Céline Lavenant, elle est parvenue à ne jamais baisser les bras et à mener le projet à son terme.

« Après d’innombrables réunions et des travaux très lourds, le résultat est magnifique. Sans le soutien de la mairie et l’accompagnement d'Urbanis, nous n'aurions jamais pu y arriver ».

La Ville et Bordeaux Métropole dressent également leurs bilans à l'issue de cette Opah aujourd'hui terminée. La grande réussite de l'Opah La Boétie augure d'autres actions d'accompagnement dans le prochaines années, explique Marie-Dominique Clark, actions qui restent encore à construire.

« Plus encore que la transformation du bâtiment, c'est la métamorphose de ses habitants qui me réjouit. Nous avions rencontré en 2015 des personnes désemparées et sans perspectives. Fin 2018, nous avons fêté la fin de l'opération avec des personnes redynamisées, impliquées, pleines de projets, à nouveau aux commandes de leurs vies »

Des propos qui illustrent bien la devise municipale de ces dix dernières années : « changer la ville pour changer la vie ».