Education, Handicap, Sport

La différence mise au tapis

Labellisée Terre de Jeux 2024, la Ville participe à la Semaine nationale Olympique et Paralympique du 3 au 8 février, organisée par le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse.

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Les élèves de CM2 des écoles Romain Roland et Condorcet découvrent la pratique du sport en situation de handicap visuel, dans le cadre de la Semaine Olympique et Paralympique. L’ensemble du cycle, qui a débuté à la rentrée scolaire, se déroule à travers la discipline du judo, avec pour thème l’interculturalité. Environ 50 élèves participent à cette initiation, organisée par le Club lormontais des arts martiaux et plusieurs éducateurs territoriaux des activités physiques et sportives.

Une sensibilisation au handicap qui a pour but d’amener les élèves à changer leur regard sur celui-ci, à travers une discipline ancestrale.

« Nous cherchons à adopter un autre point de vue sur le handicap et à le vivre à travers le sport », explique Patricia Cassagne, institutrice à Condorcet.

Ces moments sportifs permettent également aux élèves de développer leur motricité et de construire un véritable langage du corps. Une occasion spéciale d’utiliser le sport comme valeur pédagogique, sur les tatamis ou en classe. Les élèves ont pu visionner en amont des documents sur l’histoire des Jeux.

« Nous avons d’abord parlé du handicap de manière générale et de tous les types existants. Puis nous nous sommes concentrés sur le handicap visuel avec un slam de Grand Corps Malade, les enfants ont beaucoup aimé », rajoute la professeure.

Ils peuvent ainsi aborder plus sereinement ces deux demi-journées sportives.

Tous pareils

Une fois sur le tapis, on peut lire un peu d’appréhension et beaucoup d’excitation sur le visage des enfants. Tout au long de la séance, Serge Champeymont, professeur de judo titré du CLAM, organise des petits exercices en binôme où l’un des élèves a les yeux bandés. Et il tient à ce que tout le monde joue le jeu.

« On a choisi de privilégier le handicap visuel plutôt qu’un autre parce que le judo intègre une logique de préhension, tout comme la vue», explique-t-il.

Peu importe le gabarit ou le sexe, les enfants apprennent à se mélanger et à se mettre dans la peau d’une personne malvoyante : « Ça leur permet de vraiment ressentir les efforts fournis par les athlètes de haut niveau qui ont fait de leur désavantage une force », ajoute le maître. Une véritable expérience humaine qui met au tapis les différences et les clichés sur un sujet encore un peu tabou.

La séance s’achève et les enfants sont satisfaits :

«Au début on a un peu peur et c’est plutôt dur, puis après c’est plus naturel et on se met à la place de l’autre. On apprend à lui faire confiance. Ça fait réfléchir au handicap et à ce que vivent ces personnes », confie Thadjiany, 10 ans.

A l’issue de cette semaine sportive, nos apprentis judokas pourront échanger lors d’un temps de parole en classe sur leur vécu et leur expérience. L’institutrice Patricia a prévu plusieurs petits jeux dans la cour d’école pour sensibiliser les enfants à d’autres formes de handicap. Les élèves vont aussi préparer quelques questions qu’ils adresseront à la judokate handisport française Karima Medjeded, championne paralympique aux JO de 2004.

Le sport, au-delà d’une simple activité physique, est aussi une belle leçon de vie.