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Le français pour retrouver l’autonomie

Les ateliers d’apprentissage du français redémarrent à l’association DEFI. Rencontre avec les bénévoles, les apprenants et la nouvelle formatrice de français langue étrangère, Karine Maldonnat.

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L’ambiance est studieuse et chaleureuse dans les locaux de DEFI, au pied de la tour 18 de la résidence Saint-Hilaire. Au mur, des affichettes où sont tracés des mots simples : « bonjour », « coucou », autant de mots repères pour se débrouiller au quotidien. « Aujourd’hui, il fait chaud » note Fouzia au tableau tandis que  les autres adultes s’entraînent à écrire la phrase sur leur ardoise.
Non francophones, natifs d’ailleurs mais habitants d’ici, Nora, Mouna, Armindo, Latifa, Fatime, Fouzia, Mohamed, Urbano, Botary apprennent le français avec leur nouvelle formatrice Karine Maldonnat et quelques bénévoles. Aujourd’hui, Hélène et Christiane sont présentes, toujours en binôme.

« Je suis contente de suivre les cours de français. Ça m’aide à faire mes papiers toute seule, à parler avec les gens et à bien écrire, » témoigne Latifa.

 

Un lieu pour reprendre confiance

Les ateliers de français de DEFI sont issus de l’action « Alphabétisation, français langue étrangère et seconde » et s’adressent à des personnes ayant été peu ou pas scolarisées (alphabétisation) ou ayant déjà un cursus scolaire (ateliers Français langue étrangère et Français langue seconde). « Il n'est pas rare de trouver, dans un même groupe, l'ouvrière, l'étudiant, la femme au foyer et le retraité. Même si leurs buts et leurs attentes sont divers, comprendre la société française est la motivation première de toutes ces personnes, » indiquent les responsables de l’association.

 

L’apprentissage du français est la clé d’une reconversion professionnelle pour beaucoup d’entre eux, et d’un nouvel élan pour tous. C’est aussi une étape essentielle de leur socialisation. Car maîtriser la langue c’est être autonome, en capacité de demander son chemin, de faire des courses chez un commerçant ou de s’impliquer davantage dans la scolarité de ses enfants. « Cela permet de ne plus être dépendant de qui que ce soit, de lâcher les béquilles, » explique Karine Maldonnat. « Ils peuvent reprendre confiance en eux et en leurs facultés d’apprentissage, trouver leur place et créer des liens, dans une association au cœur du quartier. » La plupart des apprenants viennent en voisins. La porte est toujours ouverte. « Ici, les gens font des rencontres. Ils sont heureux ».

 

« On est ensemble, on s’apporte tous des choses »

C’est l’esprit que Karine Maldonnat insuffle à ces ateliers. « Je suis plus une formatrice qu’une enseignante, » insiste-t-elle.

« Je suis au milieu d’eux, pas au dessus. Un atelier de français langue étrangère, c’est un échange. À la fin d’un cours, je me sens régénérée, j’ai fait le plein d’énergie positive. »

La formatrice adapte sa pédagogie aux besoins de chaque personne. « Parfois, l’apprentissage est long. Il faut se montrer patient. » Parmi les outils qu’elle a mis en place, un groupe WhatsApp centralise des échanges simples et pratiques sur la météo ou le quotidien. La messagerie, outil de communication quasi incontournable aujourd’hui, devient ainsi un support d’exercice.

« Le téléphone est un lien indispensable quand on est bloqué chez soi comme c’est arrivé récemment. Les personnes s’interpellent à l’écrit et deviennent actrices de leur apprentissage. »


En parallèle, les participants peuvent intégrer d’autres ateliers de DEFI, tels que « Partages » ou « Citoyenneté », espaces d’échanges culturels et de compréhension de la société française.
Dans un futur proche, Karine Maldonnat aimerait créer des cours du soir ou organiser des sorties « pour aider les apprenants à lire les panneaux, les signes qu’ils croisent dans la rue, dans la vie quotidienne. »

 

Envie de transmettre ? Devenez bénévoles !

Les bénévoles jouent un rôle fondamental dans l’ensemble des activités de l’association. Certains sont fidèles au poste depuis des années, huit ans pour Christiane et Hélène, par ailleurs administratrices de DEFI.

« J’aime transmettre et permettre à des personnes de découvrir et parler notre langue, » témoigne Hélène. « C’est valorisant pour elles comme pour nous. On crée des liens au-delà de l’apprentissage. C’est un enrichissement mutuel. »


Si vous aussi avez envie de partager cette expérience de transmission, n’hésitez pas à contacter DEFI. L’association vous proposera une formation pour vous aider à accompagner des groupes, animée par le CLAP Sud Ouest, partenaire de longue date.

 

 

Les groupes de français  déjà formés se réuniront jusqu’en juillet. D’autres groupes se mettront en place à partir du 6 septembre.
Toutes les activités de DEFI se déroulent dans le local associatif mis à disposition par le bailleur  DOMOFRANCE, 18 rue Henri Dunant.
Horaires d’ouverture du lundi au mercredi de 9h à 17h (les horaires seront étendus à partir du mois de septembre).
Accueil pour des renseignements le mardi matin, ou sur rendez-vous le jeudi matin (06 31 74 90 88)
Le projet de DEFI se décline sur trois volets axés sur l'apprentissage du français, de l'appui numérique et de la médiation sociale.
Lire l'article : "contre la fracture numérique".