Musique

Les coulisses de la trompette

Du 26 au 28 janvier 2018, se tiendra à Lormont, le 2e concours national de Trompette. Clément Sanier, membre du jury, répond à nos questions sur les coulisses de ce concours : quels sont les qualités et critères attendus ? Comment se préparer au mieux ? Quelles perspectives au terme de ce concours ?

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Entretien avec Clément Saunier, membre du jury du 2e concours national de trompette

Quelle est votre appréciation à propos des œuvres en concours ?

 

  • Il s'agit de proposer un panel d'œuvres. Comme s'il s'agissait d'un cahier des charges du concours, elles doivent comporter des passages très musicaux, d'autres très techniques, d'autres portés sur l'endurance ou la tessiture. Tout cela doit coexister dans les œuvres choisies. S'y ajoutent quelques pièges rythmiques, des pièges liés à la position des doigts ou à l'articulation de la langue… Ils nous permettront de départager les candidats.

 

Quels sont les critères objectifs de jugement de la technique et des qualités d’interprétation ?

  • Le critère absolu c'est la justesse d'interprétation, faute de quoi il est impossible d'écouter le candidat. Vient ensuite le son, la qualité sonore. Est-ce que le musicien a un joli son qui occupe bien l'espace ? Est-ce qu'il remplit bien la pièce ? Enfin, nous jugeons l'interprétation technique et musicale de l'œuvre.

 

Y a-t-il un aspect que vous privilégiez ? Êtes-vous à la recherche du monstre technique ?

 

  • Si un candidat accroche une ou deux notes mais que par ailleurs il a un son incroyable, c'est lui que je choisirais. Ensuite, au sein du jury, nous exprimons notre sentiment à propos du potentiel que nous sentons chez tel ou tel jeune musicien. La subjectivité fait également partie du charme de la musique.

 

Comment se prépare un concours lorsque l'on est un jeune musicien ?

 

  • Nous avons affaire à des jeunes majoritairement encadrés par des professeurs qui savent les préparer aux épreuves. S'y ajoute la capacité individuelle de chaque élève à répéter chez lui, à multiplier les filages de la pièce, à faire des corrections. La part de travail individuel compte beaucoup dans la préparation à un concours.

 

Un concours peut lancer une carrière. Comment capitaliser sur une telle récompense ?

  • Tout dépend de l'âge, mais un concours peut véritablement lancer une carrière, comme ce fut le cas pour la mienne. J'ai été lauréat de 6 concours internationaux, mais depuis cette période les choses ont évolué. On peut aujourd'hui être repéré uniquement via les réseaux sociaux et la presse. C'est pourquoi je demeure attaché aux concours où la notion de qualité reste présente, ce qui n'est pas toujours le cas sur les réseaux sociaux. Certains ne recherchent qu'à obtenir leur quart d'heure de gloire, sans prendre le risque de se confronter à d'autres musiciens dans le cadre d'un concours, ni de se présenter devant un jury d'experts. Ensuite, si ces jeunes gens souhaitent se mettre en avant sur les réseaux sociaux, je trouve cela très bien.

Né à La Rochelle, Clément Saunier est l’un des trompettistes classiques français les plus actifs de la scène actuelle. Trompette solo de l’Ensemble intercontemporain à Paris, il collabore avec les grands compositeurs et chefs d’orchestre de notre temps. Il est invité à se produire dans le monde entier.

+ d'infos sur le 2e concours national de trompette, du 26 au 28 janvier prochain