Santé, Collège

Les écrans, oui mais pas trop !

Fabienne Lautram est infirmière au collège Montaigne. Elle intervient dans le cadre du parcours éducatif santé sur les établissements scolaires du Réseau Montaigne pour sensibiliser élèves et parents à l’impact des écrans dans la vie quotidienne.

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« 97 % des collégiens possèdent un téléphone portable et 15 % le rallument une fois couchés, durant la nuit. Réseaux sociaux, YouTube, jeux vidéo... les adolescents en raffolent et en abusent par manque de discernement. » souligne Fabienne Lautram.

A l’ère du numérique, la fascination portée par les enfants de tout âge pour l’univers des écrans (télévision, tablette, téléphone, console de jeux, etc) offre des possibilités d’échanges et d’apprentissages extraordinaires mais représente aussi un danger réel pour leur développement personnel et scolaire.

Aucun écran après le dîner

Comment raisonner un enfant lorsque l’on sait que 78 % des adultes ont comme premier réflexe au réveil de se connecter à internet et qu’ils font de même avant de se coucher ? L’explosion de nos pratiques numériques entraîne une nouvelle relation à l’écran, ce dernier prend de plus en plus de place dans l’espace familial et relationnel. Malgré l’écart générationnel, les digital natives* ont toujours besoin de leur parents.

« On ne peut rien faire sans les parents, les règles doivent être posées à la maison. Nous sommes très inquiets sur les relations sociales et les apprentissages scolaires des élèves. Ils manquent cruellement de sommeil, ils sont de plus en plus fatigués et irascibles. L’hygiène de vie fait partie des facteurs de la réussite scolaire. Il ne faudrait plus aucun écran après le dîner pour préparer le cerveau à un endormissement naturel et une nuit réparatrice. Sans culpabiliser les parents qui doivent reprendre confiance en eux et en la capacité de dire non, il est grand temps qu’ils reprennent la main. Il existe des repères comme ceux du psychiatre Serge Tisseron pour apprivoiser les écrans : 0 écran avant 3 ans, pas de console de jeux avant 6 ans, pas d’internet avant 9 ans et pas de réseaux sociaux avant 12 ans. Il faudrait éviter que les écrans deviennent une solution systématique de facilité pour avoir le calme à la maison » confirme Fabienne Lautram.

Apprenons à mieux maîtriser le temps dédié aux écrans

Il paraît urgent de réfléchir ensemble aux usages d’internet et des réseaux sociaux. C’est aussi une opportunité de créer du lien au sein de la famille. Le rapport des enfants aux écrans devient une préoccupation majeure, apprenons à mieux maîtriser le temps dédié aux écrans, à le répartir entre moments d’intimité et de convivialité sociale. Plutôt que l’expression d’un repli sur soi, les activités numériques sont aussi une ouverture sur le monde. Fabienne Lautram mène des actions de prévention tout au long de l’année auprès des élèves de moyennes sections, de CE1 et de 5e du réseau Montaigne pour appréhender les problèmes liés aux réseaux sociaux et aux images pouvant générer des accidents émotionnels. Elle informe du risque des contenus inadaptés et de l’importance de la réduction du temps de consommation...  De nouveaux cycles sont mis en place dès cette rentrée afin de promouvoir une meilleure hygiène de vie tant sur le plan physiologique, psychologique que social.  A nous d’inventer des règles et des usages afin que ce monde d’ultra-connexion reste un environnement humain et épanouissant.

* enfant qui est né et qui a grandi dans un environnement numérique

+d'infos : eduscol.education.fr / clemi.fr