COVID-19, Solidarité

Nadine, voisine 200% solidaire

À l'appel de la mairie, 48 particuliers se sont portés volontaires pour être Voisins solidaires dans leur quartier, dans leur rue, dans leur résidence.
Un engagement petit ou grand selon la disponibilité de chacun, les besoins de son entourage et son propre état de santé.

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Nous sommes allés à la rencontre d'une voisine très mobilisée : Nadine Lamielle, référente pour la Résidence Richelieu dans le quartier Génicart.

« Je suis une dame de 69 ans. Souffrant moi-même de sclérose en plaque, je sais ce que c'est d'être malade et d'avoir des problèmes, alors je trouve normal d'aider les autres autant que je le peux ».

Une révélation surprenante de la part de cette volontaire. Nadine ne se met-elle pas en danger, ne s'expose-t-elle pas au-delà du raisonnable compte tenu de son état de santé ? Lorsque nous en inquiétons auprès d'elle, elle nous répond :

« C'est vrai que je manque un peu d'anticorps mais je n'attrape pas plus de maladies que les autres en temps normal… alors je me dis qu'il ne faut pas s'arrêter à ça.

Il ne faut pas trop se regarder le nombril, vous savez, autrement on ne fait plus rien et on n'aide pas les autres au moment où ils en ont le plus besoin.

Étant déjà engagée au conseil des sages, je connais les problèmes que peuvent rencontrer les gens, en particulier ceux qui sont âgés ou malades. »

Nadine et ses voisins se sont retrouvés dans une situation particulièrement contrainte dès le début du confinement. Face à l'urgence de la situation, elle n'a pas tergiversé :

« J'habite la Résidence Richelieu, près de la Poste Génicart. Nous avons un concierge pour nos trois bâtiments mais lui-même est tombé malade du Covid-19.
Comme notre syndic ne pouvait pas trouver quelqu'un pour le remplacer au pied levé, surtout en ce moment, on a décidé de se débrouiller entre membre du bureau [du conseil syndical] pour faire à la place de notre concierge ce qui doit être fait.
Ensemble, nous gérons le nettoyage des différents étages. Je fais le mien ainsi que le rez-de-chaussée et tous les boutons électriques, les boutons d'ascenseurs, les poignées de portes... C'est d'autant plus important qu'il y a trois médecins dans notre bâtiment, ce qui signifie des allées et venues continuelles de personnes malades ou fragiles dans nos espaces partagés. »

Nadine aurait pu s'en tenir à son engagement au service du collectif mais elle a souhaité se porter également en soutien auprès de particuliers vulnérables.

« En complément de cette implication dans l'entretien des parties communes, j'ai mis un mot dans les boîtes à lettres des personnes d'un certain âge : un mot avec mes coordonnées pour leur dire de m'appeler si elles avaient besoin pour des courses ou pour quoi que ce soit.
Je m'occupe maintenant de trois personnes âgées dans mon bâtiment dont une dame pour qui je fais aussi du ménage et du repassage. Elle a 80 ans, ce serait compliqué pour elle autrement.
Pour les autres, je fais les courses, je vais à la pharmacie... Si elles ont besoin de discuter un moment, elles m'appellent. C'est important d'être aussi présent pour parler parce que ce sont des personnes très effrayées par la situation actuelle ».

Un tel niveau d'engagement remplit vite les journées et génère nécessairement de la fatigue. Mais c'est aussi gratifiant et vivifiant de se sentir utile, d'être là au bon moment au bon endroit pour ceux qui en ont besoin. Nadine confirme :

« Oui, ma motivation est intacte après ces premières semaines. Les gens qui m'ont demandé des services sont très corrects avec moi alors je n'ai pas de raison de cesser de les aider.
Et puis, à partir du moment où on se propose de rendre un service, on ne doit pas baisser les bras au bout de quelques jours ou de quelques semaines, sauf raison majeure. »

Nadine proposerait bien d'autres services mais se heurte à des réticences :

« Faire mes courses et celles des autres me permet de sortir un peu. A la résidence Richelieu, nous avons la chance d'avoir un grand balcon et un jardin fermé en bas.
Ça me fait du bien de sortir un peu m'aérer la tête et ça ferait du bien aussi aux personnes âgées que j'aide. Je leur ai proposé de les accompagner pour passer un moment au jardin. Mais elles préfèrent ne pas descendre du tout et bien sûr je ne force personne »

Nadine encourage tous les Lormontais en bonne santé à proposer leur aide aux personnes vulnérables ou peu autonomes . À notre invitation, elle leur adresse ces quelques conseils :

« C'est une belle expérience et ça permet en plus d'avoir du relationnel dans ses journées. C'est très appréciable surtout si on est soi-même un peu isolé. Il faut juste garder un peu de distance.
Rares sont les personnes à avoir des demandes disproportionnées et, si cela arrive, je pense qu'il faut poser les limites. En tous cas, il ne faut pas se laisser décourager d'aider les personnes raisonnables et dans le besoin par crainte d'avoir à dire ''non'' peut-être une fois ou deux à une personne qui abuserait de la situation.
Ça serait dommage de rester chez soi et de pas donner un coup de main alors qu'on a en ce moment la possibilité de le faire très utilement ! »

Pour en savoir plus, lisez :
Appel à solidarité : Voisin solidaire
Magali, voisine solidaire 2.0