« Citéslab est le cœur battant de l’entrepreneuriat pour tous dans les quartiers, » témoigne Anthony Meddar. « Pour tous »… La précision n’a rien d’anodin. Celui-ci en est convaincu : il y a des compétences sur la rive droite, des porteurs de projets qui ne demandent qu’à émerger. C’est aussi le credo du dispositif Cités lab, dont il est le chef de projet. L’une de ses missions est de repérer ces entrepreneurs en devenir et de les aider à percer, mais aussi de sécuriser et pérenniser leur projet, en aidant à lever les freins à la réussite. Financiers, sociaux, familiaux, géographiques… ils sont nombreux mais pas insurmontables. « Une femme en situation monoparentale et au RSA aura plus de difficultés à entreprendre qu’un jeune actif avec un capital. Son projet n’en est pas pour autant moins viable. »

Avec le temps, les chefs de projet** sont devenus des personnes-ressource agissant sur le terrain, au plus près des créateurs et des partenaires. Ils assurent aussi désormais l’accompagnement au long cours des porteurs de projets suivis par les partenaires de la création d’entreprise.

Agir pour le local, en prise directe avec le terrain

« Nous sommes recrutés pour notre capacité à mobiliser et accompagner les personnes, et formés comme des entrepreneurs., » poursuit Anthony Meddar. « Quand j’ai été recruté par le GPV, j’avais l’impression que le poste était fait pour moi. Il embrassait tout ce que j’avais rencontré dans mes expériences passées, notamment ce qui est en lien avec la notion d’empowerment, le pouvoir d’agir. »

Ses compétences personnelles convergent toutes vers les questions d’intérêt public et l’humain : un DUT de gestion du développement et de l’action humanitaire qui l’a amené à travailler pour la Croix-Rouge, une licence professionnelle en urbanisme et aménagement du territoire, doublée d’un Master 2 en développement durable et gouvernance de projets internationaux.

« Ce qui guide l’ensemble de mon parcours, c’est sans doute mon désir de lutter contre les injustices. Vers la trentaine, après avoir œuvré dans la solidarité internationale, fait des études et travaillé pour des collectivités publiques à Marseille, j’avais envie de revenir en Gironde, d’agir sur et pour le local. »

Tirer parti du confinement

Son arrivée fin février au sein du Grand Projet des villes a été contrariée par l’actualité. Mais la période de confinement n’a pas entamé son énergie ni entravé ses projets. Anthony Meddar a converti le temps perdu en opportunités. Il a ainsi rencontré virtuellement la communauté des partenaires de la création d’entreprise sur la rive droite, élargie aux partenaires sociaux, qu’il est désormais chargé d’animer. Il a également contacté l’ensemble des porteurs de projet suivis par le Citéslab, afin de les aider à faire face et les orienter vers les dispositifs d’aides d’urgence.

« Sur la rive droite, on a évité le pire. J’ai aussi tiré parti de ce temps pour consolider mes connaissances sur les entreprises dans les quartiers, muscler mes compétences en méthodes d’entrepreneuriat, et sécuriser mon environnement de travail en créant des outils de suivi et d’accompagnement dans la perspective de la reprise de l’activité. J’ai réalisé un état des lieux et un diagnostic de la situation, recoupé par une enquête nationale de la BPI. Au bout de 6 mois, je me révèle au grand jour avec un socle de compétences bien maîtrisé et des données quantitatives accumulées qui peuvent être de solides aides à la décision pour les maires des quatre villes. »

D’ordinaire le Citéslab accompagne 90 créateurs d’entreprises environ. « Notre objectif n’est pas de faire du chiffre, mais de renforcer l’accompagnement dans une logique de proximité. Cette année, un peu particulière, nous suivons environ 70 personnes. L’essentiel est qu’ils poursuivent leur projet dans les meilleures conditions. »

Un plan d’action enclenché dès octobre

Pour favoriser l’initiative entrepreneuriale des habitants, Anthony Meddar peut maintenant dérouler un plan d’action, avec l’ensemble des partenaires de la création d’entreprises.

— Fin octobre, les chefs d’entreprises impactés par la crise sanitaire se verront proposer des ateliers de remobilisation. « Ils agiront sur les plans économique et psychologique, dans une perspective de résilience qu’on pourrait traduire par : comment rebondir, réadapter son projet en cherchant de nouveaux marchés ou de nouveaux fournisseurs, monter en compétences et tirer des enseignements positifs d’une situation traumatique ? Mais aussi, comment faire face à un éventuel nouveau confinement ? » Inscriptions pour 10 chefs d’entreprise avant le 15 octobre.
— Les partenaires de la création d’entreprises proposeront prochainement une nouvelle offre d’accompagnement pour encourager les chefs d’entreprise et futurs entrepreneurs à rebondir. Portée par l’Agence Pour de l’Egalité Entrepreneuriale (APEE) elle vise à favoriser la coopération dans le cadre de réponses à la commande publique.

— Le programme Booster, porté par l’Insup et la Maison pour Rebondir offre une opportunité aux porteurs de projet accompagnés par le Citéslab d’acquérir les compétences dont ils ont besoin pour se lancer et perdurer.

—  Des actions de sensibilisation seront également menées régulièrement en partenariat avec les acteurs locaux tels que le Forum du Rocher de Palmer, le Quartier Génial ou encore la Ville de Bassens dans le cadre de la quinzaine de l’égalité au mois de novembre.

— Outre ses permanences dans chacune des quatre villes, le chef de projet Citéslab sera également présent dans des lieux bien identifiés, comme le marché de Cenon ou Carrefour Lormont tous les mardis.

« J’irai à la rencontre des porteurs de projets pour faire connaître le dispositif. »

Permanences le mardi à Lormont sur rendez-vous
Tour 17 – Résidence Saint-Hilaire : 9h30-12h30
Maison des initiatives et de l’Emploi de Lormont : 13h30-17h
06 33 48 16 07
www.surlarivedroite.fr/les-actions/social-lab/

* Le dispositif Citéslab est porté localement par le Grand Projet des villes (GPV) rive droite, co-financé par BPI France (Banque publique d’investissement dans le domaine de l’entreprise) et la Région Nouvelle Aquitaine.

** 73 chefs de projet Citéslab agissent sur 650 quartiers prioritaires de la politique de la ville, en France.