Saviez-vous que les maîtres-nageurs de la piscine municipale sont en réalité « MNS » ? Le S signifie sauveteur, ce  n'est pas un point de détail.

Christophe Laurent de Valors, MNS à Lormont, regrette que les familles perçoivent  les MNS comme des enseignants. Christophe déplore plus encore que certains jeunes les assimilent à des gendarmes :

« La dimension secourisme est primordiale, c'est pour elle qu'on fait ce métier ». Et d'expliquer :

« La prévention permet d'éviter les drames, d'où les rappels à l'ordre réguliers. L'idée n'est pas de contrarier les gens mais au contraire de permettre que la piscine demeure un lieu de loisirs. On ne doit pas oublier que l'eau est un milieu hostile pour l'humain».

Un projet bien pensé

Loin de se complaire dans les regrets, Christophe a pris les choses en main et impulsé des stages d'initiation au sauvetage aquatique. Ces formations rencontrent un succès grandissant. Toute l'équipe de la piscine est aujourd'hui partie prenante de ce projet qui contribue à changer le regard des Lormontais sur les MNS et qui est le premier pas d'une passation de relais.

« L'objectif premier de ces stages est de tisser la toile du secourisme, de faire en sorte qu'il y ait une personne initiée, si possible formée, dans chaque rue, dans chaque structure. Il s'agit de responsabiliser les jeunes, d'en faire des membres opérationnels  dans la communauté. Nous proposons des stages ludiques, sans objectifs physiologiques comme habituellement en natation. Ce sont des stages aux contenus variés, basés sur des situations réalistes et qui visent à développer des compétences citoyennes. On commence par apprendre à faire attention aux autres, discrètement mais efficacement. La partie aquatique est assez accessoire, le plus important c'est la sensibilisation au bons réflexes, ceux qui peuvent sauver des vies ».

Des stages ouverts à tous les jeunes

Le stage sauvetage aquatique est proposé pendant les petites vacances scolaires moyennant une douzaine d'euros. Il se déroule à la piscine sur quatre séances de deux heures : trois séances aquatiques, pour apprendre à repérer et à récupérer une victime, plus une séance hors bassin, animée par la Protection civile, pour les gestes de réanimation.

Ce stage d'initiation s'adresse aux 12-17 ans. On y trouve autant de filles que de garçons. Les collégiens, souvent issus du club de natation, sont dans une démarche de découverte. Certains lycéens peuvent opter pour le sauvetage aquatique au bac, le stage est évidement un bon moyen de s'y préparer. Les autres lycéens sont là dans une perspective citoyenne et/ou professionnelle, le stage ouvrant de réelles opportunités. « Ça fait du bien de voir des jeunes à l’écoute, qui ont envie d’appendre et d'être utiles à la communauté », confie Christophe.

Le début d'une vocation

A l'issue du stage, les jeunes participants reçoivent une certificat qui constitue un plus pour leur recherches de jobs d'été.  Les plus motivés pourront poursuivre par une Formation aux premiers secours (FPS) auprès de la Protection civile qui aborde diverses situations et techniques de secourisme hors contexte aquatique. C'est évidement un atout sur un CV comme dans la vie personnelle de chacun.

Pour travailler en piscine ou en centre de loisirs, ce certificat ne suffit pas. Il faut obtenir un Brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA), une formation coûteuse(autour de 900€) « mais qui assure des jobs d'été passionnants », assure Christophe. Les plus motivés, ceux qui voudront en faire leur métier, suivront ensuite une formation de MNS, sur une année entière.

Des évolutions envisagées

Les stages d'initiation au sauvetage aquatique connaissent un grand succès, au point que le nombre de stages organisés pourrait être prochainement augmenté. Des adultes sont aussi intéressés, dont des parents qui aimeraient le suivre avec leurs enfants. Cette possibilité est également à l'étude.

Christophe souhaiterait enfin compléter les stages par une journée à l'océan, pour confronter les jeunes à des phénomènes spécifiques comme les baïnes, ces piscines naturelles qui génèrent des courants particulièrement traîtres lorsqu'elles se vident :  «Nos jeunes vivent à quelques kilomètres de l'océan (accessible pour quelques euros par le bus des plages). Leurs expéditions estivales sont insouciantes et leur comportement parfois irresponsable. L'océan est un lieu de délassement mais aussi un environnement dangereux qui nécessite des précautions ».

+d'infos :
Piscine municipale 05 57 80 13 95 / sports@ville-lormont.fr