Patrimoine

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La Ville, la Mission Bern, la Fondation du patrimoine, les entreprises et les particuliers s’unissent pour sauver le lavoir Blanchereau, fleuron du patrimoine lormontais. Point sur la souscription et sur les travaux qui s'annoncent.

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Toute une histoire

Alimenté par la source des Garosses, la fontaine du XIVe siècle est devenue un lavoir « debout » (par opposition aux lavoirs « à genoux »)  au XVIIe. Son bassin de 40m² a la particularité d'être pour moitié couvert par une voûte. Les lavandières étaient légion au XIXe siècle pour laver le linge des deux mille ouvriers du colossal chantier naval Chaigneau-Bichon. Elles étaient encore nombreuses à s'y activer jusqu'au milieu du XXe siècle. Les plus anciens d'entre nous s'en souviennent : c'était avant l'invention et la démocratisation de la machine à laver. Un autre monde...

Le lavoir n'a plus aujourd'hui de fonctions utilitaire ou économique, si ce n'est touristique. Gardien immobile et silencieux d'une mémoire séculaire, stoïque mais pas invincible, le lavoir subit  les assauts du temps et des pigeons. La restauration du plus ancien et le plus emblématique des sept lavoirs lormontais ne pouvait attendre plus longtemps.

« Je suis attaché à ce lavoir », confie Christian Cayla, ancien président de l'Office de tourisme de Lormont et de la presqu'île « Nous souhaitons qu'il soit restauré, dans les règles de l'art, tel que l'ont connu les lavandières ».

Gagnant du loto

Le lavoir Blanchereau est l'unique site girondin retenu en 2018 dans le cadre de la Mission Bern (en concertation avec le ministère de la culture et la Fondation du patrimoine) et pour l'organisation des jeux « Mission Patrimoine » de La Française des Jeux. A ce titre il a reçu une aide de 60.000€ et une participation du club des mécènes de la Fondation du Patrimoine de près de 12.000€. Les dons des particuliers et des entreprises avoisinent à ce jour 15.000 euros et seront encore acceptés jusqu'à la fin de l'année. Sachez que la majeure partie de vos dons vous sera restituée sous forme de réduction d'impôt : 60% si vous êtes redevables de l’impôt sur les sociétés, 66% pour ceux qu sont assujettis à l’impôt sur le revenu... et même 75% pour ceux qui ont la chance d'être concernés par l'impôt sur la fortune immobilière. En clair, vous pouvez décider d'affecter une partie ou la totalité de vos impôts à la sauvegarde du patrimoine local. Petit plus : votre nom ou celui de votre entreprise figurera sur la plaque des bienfaiteurs du lavoir.

Un spécialiste missionné

La ville de Lormont a confié à l'agence Architecture patrimoine de Bordeaux une mission de maîtrise d’œuvre incluant diagnostic, projet de rénovation, consultation des entreprises, analyse des offres et suivi de chantier. Ensemble, ils ont évalué la totalité des travaux nécessaires à 255.000€ HT. Ils ont phasé la rénovation en six séquences, et prévu d'avancer au fur et mesure de l'arrivée des ressources liées à la souscription.

Premiers travaux

« Nous avons souhaité commencer les travaux rapidement et privilégier les parties visibles de l'édifice de manière à montrer du concret aux donateurs » explique Sandrine Petit, directrice des services techniques de la Ville, « Nous espérons ainsi susciter les dons complémentaires qui seront nécessaires à la poursuite des travaux de sauvetage du lavoir, notamment ceux des parois qui seront les plus lourds ».

Les consultations ont commencé, l'attribution des premiers lots aura lieu pendant l'été et la première séquence des travaux se déroulera entre septembre et décembre. Il s'agit de traiter la façade côté rue, le bassin et la fontaine dans la cour. Celle-ci bénéficie par ailleurs d'un financement du club des mécènes. Cette première phase représente un investissement d’environ 65.000€ dont 15.000€, assuré par les dons déjà reçus.

Pour continuer

La seconde phase sera la plus conséquente. Elle se propose de reprendre toutes les parois extérieures. La troisième phase permettra de restaurer le sol et de remplacer l'escalier béton par un emmarchement plus proche de l'original. Ces deux séquences  exigeront respectivement un objectif de collecte de 41.000€ et 21.000€, et occuperont toute l'année 2020.

Si les contributions permettent d'aller au-delà, 2021 sera l'année du traitement du réservoir et de la cave voire de la restitution de l'ancienne galerie en bois.

Des difficultés spécifiques

Ils s'agit de travaux contraints par de grandes difficultés d'accès : le lavoir se trouve au bas d'un escalier étroit ouvert sur une rue également étroite et qui ne peut être bloquée : la rue du général de Gaulle. Au fil des décennies, les murs du lavoir se sont couverts de câbles dont certains alimentent toujours le voisinage. Ces réseaux  compliquent la rénovation et ne peuvent être tous supprimés. Viennent s'ajouter des contraintes sanitaires liées à l'amiante et aux parasites. Les pigeons, enfin, assurent en continu un délestage de matières corrosives qui attaquent le monument et découragent les touristes.  Les premiers doivent être éconduits pour assurer la venue des seconds sur le long terme.

Des soins permanents

En attendant la mise en œuvre de dispositifs anti pigeons (encore à l'étude), la ville missionnent sur site deux de ses agents deux fois par semaine. Aurélia et Geoffrey ne ménagent pas leur peine pour maintenir un lavoir présentable. Ils ont conscience que, paradoxalement, celui-ci doit faire bonne figure pour susciter les soutiens qui le sauveront.

+d'infos
Contribuer : bit.ly/MSB-Blanchereau / bit.ly/FdP-Blanchereau

L'Emission Patrimoine - Le Lavoir Blanchereau