Formation, Emploi

Un accompagnement aux douces saveurs

Durant tout le mois d’avril, 6 demandeurs d’emplois et habitants de Lormont participent à un chantier participatif* autour de la cuisine et de la réduction du gaspillage alimentaire. Animé par la cheffe Julia Cadieu, cet atelier associe subtils fumets et bonnes pratiques de consommation.

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Ces derniers jours, la cuisine professionnelle mutualisée du Pôle Brassens Camus connaît une vraie effervescence. Mise à disposition par la Ville et l’association Didée, elle accueille du lundi au jeudi, de 9h à 14h, l’équipe dirigée par Julia Cadieu qui s’efforce de cuisiner des plats sains et gourmands tout en s’interrogeant sur nos habitudes de consommation. Également cheffe de projet du service traiteur de l’association Entr-Autres, Julie Cadieu a pour mission d’apprendre aux participants à réduire le gaspillage alimentaire au travers d’une cuisine à la fois goûteuse et responsable.

« On essaie d’adopter de bons réflexes en utilisant des produits de saison provenant de fournisseurs locaux. On s’évertue à cuisiner au quotidien avec ce que l’on a sous la main et en fonction de nos envies. Mon approche pédagogique n’est jamais figée, ce qui permet à chacun de trouver sa place. Les profils et les projets sont différents d’une personne à l’autre mais travailler en groupe et tisser des liens demeurent bénéfiques pour tous » précise-t-elle.

Durant le chantier, les moyens de conservation des aliments, la fabrication du pain, la préparation de bouillons, de sirops et de sauces à faire soi-même sont passés en revue. Les recettes et les menus sont traités en fonction du niveau, du rythme de travail et des affinités de chaque participant. Chacun doit s’enrichir de cette expérience gustative et humaine. L’objectif étant qu’à terme les bénéficiaires de ce chantier apprennent à faire une cuisine saine et économique tout en profitant d’un tremplin personnalisé pour l’accès à la formation et à l’emploi. L’important n’est-il pas de donner envie d’avoir envie ?

On apprend les bons gestes et de bons plats

Les six participants ont des parcours et des perspectives hétéroclites : femmes, hommes, jeunes, ancien(ne)s, chevronné(e)s ou novices se retrouvent et prennent plaisir à travailler ensemble. Cette formation est rémunérée et contribue à créer du lien social et intergénérationnel. Maria, par exemple, a une expérience de vingt ans dans la restauration et travaille en temps normal en intérim avec l’association intermédiaire des Hauts-de-Garonne. Avec la pandémie, son activité s’est interrompue et elle s’est alors inscrite à cet atelier.

« J’ai un projet d’ouverture d’un restaurant mélangeant cuisine italienne et française. Je trouve très utile cette formation où l’on apprend les bons gestes, faciles à reproduire chez soi. On ne jette rien et on se sert d’aliments souvent sous estimés pour réaliser de bons plats. On réfléchit pour moins gaspiller et les épluchures finissent toutes au compost ! » dit-elle en souriant.

Audrey, quant à elle, est au chômage depuis novembre 2020 et a suivi l’ensemble des chantiers participatifs depuis le début. Après une formation sur le nettoyage, axée sur la récolte et le tri des déchets puis la participation à un atelier théâtre permettant de perfectionner son élocution, elle s’épanouit aujourd’hui dans la cuisine.

« J’ai un projet professionnel qui ne peut démarrer en ce moment et je ne voulais pas rester chez moi sans rien faire. Avec ces différents chantiers, j’apprends beaucoup de choses et rencontre des gens passionnants. Nous sommes en vraie condition de travail avec des horaires et des consignes à respecter. Cela est très structurant et puis la notion de partage est essentielle à mes yeux ».

Bien évidemment, les participants goûtent et mangent les repas préparés. Ils fournissent également des plats pour les autres chantiers et parfois quelques douceurs pour les enfants du centre social Génicart. Les acquis de ce parcours en cuisine dépassent largement l’aspect gastronomique ou économique… l’idée consiste à reprendre confiance en soi tout en développant des comportements et des qualités utiles pour son avenir professionnel. Mais la lutte anti-gaspi passe déjà par cette étape aussi indispensable qu’agréable, on mange et on se délecte de tout ce que l’on produit !  

 

Plus d’infos :
souad.bop@lormont.fr / 07 86 20 78 29

 


* chantier financé par la Ville de Lormont avec le soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine, Bordeaux Métropole et Domofrance