Histoire(s) de peinture – Franck Garcia & Steph Goodger "Portrait"

Conscients de leurs racines, Steph Goodger et Franck Garcia puisent dans l'histoire de la peinture une narration tout autant politique que picturale.
Cette exposition s'est déroulée du 14 janvier au 15 février 2020

 À travers leurs pratiques communes, ils s'approprient et se jouent des vicissitudes de l'Histoire, sources d’inspiration inépuisables qui fondent leurs vocabulaires plastiques. Montrer la touche, c'est mettre l'artiste au premier plan. Les contrastes de couleurs et de matières disent la force de chacun d'eux. La figuration de Steph Goodger raconte les drames de notre temps, que ce soient, ceux des migrants de la Méditerranée, que ceux, plus anciens, de la Commune de 1871. Les intérieurs figurés sont à la fois des architectures spatiales et des aventures psychologiques. Franck Garcia s'attache à définir la matérialité de la présence physique grâce à la puissance expressive de la peinture. Au-delà de l'apparence, il ouvre l’espace de la toile au mystère de l'incarnation. Ses portraits, vanités ou peintures d’histoire, cherchent à « être » avant même de raconter.

 

Steph Goodger et Franck Garcia se saisissent de la matière picturale pour affirmer que la peinture sait quelque chose du monde, qu’elle seule peut dévoiler.

Histoire(s) de peinture, exposition de Steph Goodger et Franck Garcia (bande annonce)

Livret pédagogique

Ce livret, réalisé par le Centre d’arts de la ville de Lormont, est un document à visée pédagogique destiné aux enseignants.

 

 

Du 14 janvier au 15 février 2020, la Salle d'exposition du Pôle culturel et sportif du Bois fleuri a accueilli Histoire(s) de peinture, une proposition construite autour des pratiques artistiques de Steph Goodger et Franck Garcia. Tous deux peintres, ils puisent dans l’Histoire de la peinture et s’approprient les vicissitudes de l’Histoire pour élaborer une narration autant politique que picturale.

 La force singulière des œuvres de Franck Garcia et de Steph Goodger est de s’adresser à nous, ici et maintenant, en se référant à des codes et des images que nous partageons tous: l’art du portrait (des grands maîtres passés comme Vélasquez aux corps triturés de Bacon), la symbolique silencieuse des Natures mortes et des Vanités, la dramaturgie de la peinture d’Histoire, l’autonomie des formes et des couleurs de la peinture moderne.

 

Steph Goodger et Franck Garcia possèdent chacun un mode de narration et une construction picturale propre. Steph Goodger concentre ses recherches sur la particularité d’espaces intérieurs divers (bateaux, cales, baraques…) qu’elle met en scène. Les sujets qu’elle aborde s’inscrivent toujours dans une réflexion plus large sur l’Histoire et les interactions que nous entretenons avec le passé. Les lieux et les personnages sont brossés en larges touches, évacuant l’anecdote du détail et l’illusion du réalisme. Les scènes demeurent flous et s’attachent à l’essentiel : dire la présence des êtres et des choses.

 

Franck Garcia articule son travail autour de la citation artistique. A travers l’affirmation de sa filiation à la grande peinture, il interroge la place actuelle du peintre et la valeur de son savoir-faire. Ses portraits comme ses natures mortes, sont constitués d’une accumulation de touches qui se superposent, s’entremêlent les unes dans les autres pour former des strates de sillons. De la matière picturale naissent les corps et les visages dont les chairs inachevées deviennent un simple dessin au fusain.

 

Histoire(s) de peinture propose aux visiteurs de croiser les pratiques de ces deux artistes pour en retirer la substantifique moelle : l’incarnation de la peinture. Chez ces deux artistes cette incarnation prend racine dans des sources iconographiques (documents historiques, photographies, articles de presses, reproductions d’œuvres) qui donneront naissance à des variations sous forme de séries. Ces variations les entraînent au cœur de leurs pratiques et de leurs intentions. Steph Goodger et Franck Garcia se saisissent de la matière picturale pour affirmer que la peinture sait quelque chose du monde qu’elle seule peut dévoiler.


Dans notre monde rempli d’images, quelle place reste-t-il à la peinture ? Très tôt, les peintres ont su exploiter et détourner les inventions optiques pour en faire des outils de recherches et de créations. Au XVIIe siècle, Vermeer associait déjà la camera obscura et l'art de la perspective pour créer une dramaturgie du regard et de la lumière. Avec l’avènement de la photographie, les artistes comprennent rapidement qu’il ne s’agit pas de rivaliser de virtuosité technique mais de dire autrement. Comme pour leur prédécesseurs, l’image photographique est une source inépuisable pour Steph Gooodger et Franck Garcia, mais les divers documents qu’ils récoltent constituent le point de départ d’un travail et non une finalité en soi.

 

Dans la série Les non-réclamés, Steph Goodger s’appuie sur des clichés historiques réalisés par Adolphe- Eugène Disdéri et Bruno Braquehais lors du soulèvement de la Commune de Paris (1871). Le premier a photographié des communards posant théâtralement sur des barricades, le second des communards morts, alignés dans leurs cercueils. « Comme pour les peintures des barricades (cf. le triptyque Barricades parade, 2016), elle n’a pas cherché à copier ce qu’elle voyait. Avec les larges touches de sa brosse, elle a traduit son regard pénétrant en une caresse bienveillante qui ramène chaque corps vers la vie », (Révérant Docteur Richard Davey, critique pour la Royal Academy et juré du John Moores painting Prize 2016).

 

Encore plus proche de nous, dans sa proposition sur les migrants intitulée La maison de rêve, Steph Goodger photocopie des documents issus d’organisations humanitaires qui représentent les intérieurs de bateaux abandonnés. Là encore l’artiste transfigure l’image source qui lui permet de penser la composition de son tableau (rythme des verticales et des obliques, tâches colorées des vêtements...).

 

 

Franck Garcia se constitue un vivier visuel : reproductions d'œuvres (Rembrandt, Zurbaran, Rubens…) qu’il accroche aux murs de son atelier, clichés issus de magazines, images récoltées sur le net, ainsi que des photographies personnelles.

 

 

Tous ces documents vont nourrir son imaginaire mais aussi lui permettre par combinaison de fabriquer toute une iconographie. Dans la genèse de son travail, rappelons la place importante et particulière de ses carnets. Depuis ses tout débuts, les carnets font partie de sa pratique. De toutes tailles, brochés avec couverture ou composés de feuillets reliés à la main, ils sont remplis de dessins au fusain, de portraits à la gouache ou à l'acrylique. Franck Garcia ne réalise pas de dessins préparatoires détaillés de ses peintures. Il jette ses intentions premières dans ses carnets, entraîne sa main, épuise son sujet. Il trie ses propositions au fur et à mesure jusqu'au surgissement d'une version possible qu'il réitère librement ou qu'il prélève du carnet pour faire œuvre à part entière.

 

 

Steph Goodger comme Franck Garcia nous présentent des visions fluctuantes :

« Chaque tableau doit avoir une cohérence individuelle, et peut être en résonance avec les autres tableaux de la série, mais l’idée de version définitive a été progressivement écartée de ma pratique au cours des dernières années ». S. Goodger.

Leurs pratiques explorent l’inachevé, l’indéfini et appellent notre propre imagination à prendre part à leurs œuvres.

Ces visions fluctuantes s’attachent à saisir l’insaisissable: la vie et la mort; la présence et l’absence.

Dans la réalisation de leurs peintures, Franck Garcia et Steph Goodger instaurent une théâtralité. Cette théâtralité, sous-tendue par les registres qu’ils abordent (peinture d’Histoire, Vanités…), se traduit de diverses manières : choix des cadrages, taille des formats, gammes chromatiques…

Chez Franck Garcia les cadrages sont très resserrés. Les visages, les bustes ou les mains paraissent isolés de leurs propres corps. Les objets, les animaux comme les personnages s’inscrivent sur des fonds colorés ou entièrement blancs, laissés vierges par l’artiste. Sans décors, le regard se focalise uniquement sur les sujets figurés qui sont alors tous traités de la même manière. Ainsi Franck Garcia dépeint la tête d’un coq ou la vierge Marie en employant la même scénographie et la même facture picturale. De fait il les place non sans ironie sur un pied d’égalité jouant avec les codes de la hiérarchisation des genres.

 

 

Steph Goodger, quant à elle, assemble de grandes toiles pour former des diptyques ou des triptyques. Elle élabore ainsi des vues panoramiques qui nous projettent au cœur des scènes. L’espace de la toile se densifie et les intérieurs deviennent quasi-anatomiques, osseux ou charnus. La force de ses compositions et sa capacité à structurer notre regard se retrouvent jusque dans les formats les plus modestes. 

Mais ce qui confère en premier lieu à leurs toiles leurs puissances théâtrales c’est leur touche picturale. Par touche picturale, nous entendons l’empreinte des gestes et des outils laissée par l’artiste dans la matière. La touche relève de l’intelligence de la matière. Elle dit la connaissance des médiums (huile, gouache, acrylique), l’aptitude du peintre à spatialiser les couleurs et à jouer des contrastes. Elle génère formes et dessins et insuffle le mouvement.
La touche est intimement liée à la vision du peintre, elle est le fruit de tous ses choix : des sujets qu’il représente aux outils qu’il emploie.

Chez Steph Goodger, la touche est large et le geste ample. Nous voyons clairement la trace des brosses, leur parcours sur la toile. De temps à autre, on devine le frottement d’un chiffon venu dessiner par soustraction dans la peinture encore fraîche.
La distribution des couleurs et leurs différentes intensités apportent une dramaturgie particulière. Steph Goodger juxtapose des teintes rabattues ou rompues à des teintes saturées qui s’embrasent dans la pénombre des fonds.

 

 

Pour autant, rien dans la facture de l’artiste n’est pesant. Adepte de la peinture à l’huile, elle crée des jus, des transparences et des passages pour ne jamais boucher la toile ou rompre la dynamique des perspectives. Une lumière diffuse circule dans ses tableaux, parsemés ici et là de fenêtres lumineuses ou d’embrasures sombres. Il en ressort de forts contrastes rappelant des mondes oniriques. Évoquant les photographies utilisées lors de sa série Le royaume du crépuscule sur la Jungle de Calais l’artiste explique :

« Ces images rappellent aussi le côté sombre des contes pour enfants où ce qui semble sûr ou inoffensif se révèle soudain menaçant. »

Franck Garcia utilise une touche plus fragmentée et sinueuse. Qu’il peigne à l’huile, à l’acrylique ou à la gouache, il recherche une matière picturale dense et plus épaisse, mélangeant parfois les couleurs à même le support ou par accumulation dans ses palettes. Les teintes sont « salies » par l’ajout de noir qui confère à ses tableaux des tonalités sourdes. Des rehauts de blanc posés généreusement traduisent les reflets de la lumière.

Étalé sur les couleurs alentours par la pression du pinceau ce blanc génère dans le même temps des dégradés laiteux. Chez Franck Garcia, la répétition et l’orientation des touches dessinent le modelé des êtres et des choses. Il se dégage de ses toiles une nervosité et la nécessité pour le peintre d’être dans l’action. Il y a une jouissance du geste, un goût assumé pour le « mal peint » et l’exagération, comme en témoignent les coulures ou l’inachèvement de ses peintures. Comme Steph Goodger, Franck Garcia installe une dramaturgie. La sienne est liée aux sujets qu’ils représentent bien sûr (animaux morts, portraits religieux ou historiques) mais elle est incarnée et exacerbée par le jeu de sa touche.

 

Epilogue

 

La théâtralité des œuvres de Franck Garcia et Steph Goodger n’est pas un effet de style, elle résulte de leur réflexion sur la peinture et de leur positionnement en tant qu’artiste. Tous deux créent des passerelles entre le passé et aujourd’hui. Ils s’inscrivent dans l’héritage de la peinture d’Histoire en s’emparant de leurs codes pour interroger notre société présente, dire les histoires qui nourrissent le vaste récit de l’humanité : « la vie résiste à travers la peinture avec insolence » (Steph Goodger).

Petit glossaire illustré

 Ce glossaire propose quelques définitions autour des médiums et des gestes que l’on retrouve dans les œuvres de Franck Garcia et Steph Goodger.

Le fusain

  1. Matériau naturel obtenu en calcinant de fines branches de saule ou de fusain d'Europe. Utilisé pour le dessin, il est friable et doit être fixé. Depuis le XIXe siècle il est l'outil le plus utilisé dans le dessin d'art, les études, les esquisses. Il permet d'obtenir des noirs très profonds, de traduire les modelés, de réaliser des tracés précis, fins ou très larges selon la façon dont il est utilisé.
    Les peintres ont toujours usé du fusain pour esquisser sur la toile le dessin de leur future peinture. L'excès de poudre s'enlève d'un coup de chiffon et laisse des traits légers dont les traces disparaîtront sous la couleur.
  2. Dessin réalisé avec cet outil
    Franck Garcia s’en sert pour mettre en place son dessin, mais l’utilise aussi comme un élément visuel autonome au même titre que la gouache ou la peinture à l’huile. Dans ses peintures inachevées, le tracé du fusain laissé visible lui permet de jouer avec l’esthétique du non finito.

Gouache

La gouache (de l'italien guazzo, dérivé du latin aquatio, lieu où se trouve l’eau) est une peinture à l'eau couvrante et opaque. La gouache se confond, dès l'origine avec les techniques de détrempe, autrement dit un genre pictural dont l'eau constitue le milieu naturel de dispersion. La gouache se distingue par un plus fort pouvoir couvrant lié à l'ajout d'épaississant comme le miel ou de matière de charge tel le blanc de craie. Il s'agit en fait d'une des plus anciennes techniques de peinture..
Certaines gouaches extra-fines très diluées offrent des transparences proches de l'aquarelle. Le liant ou le solvant utilisé pour cette peinture est traditionnellement l'eau gommée ou gomme arabique. La gouache se présente sous différentes formes : liquide (en bouteilles), pâteuse (en tubes) ou solide (en pastilles).

 

 

Demandant peu de logistique, elle accompagne les artistes dans leurs déplacements. Tant qu'elle n'est pas vernie, elle peut se retravailler même des années après, ce qui en fait un excellent outil d'étude. Sous ces aspects simples, la gouache exige une très bonne connaissance du support papier et une maîtrise des mélanges, des jeux de recouvrements ou de transparences. Certains peintres ont su en tirer une très grande picturalité, lui donnant ses lettres de noblesses.

 

 Peinture à l'huile

La peinture à l’huile est une matière composée de pigments colorés, broyés et liés avec de l’huile de lin. D’autres liants peuvent intervenir tels que des résines, des baumes et des cires. Au XVe siècle, les peintres flamands comme Van Eyck mettent au point cette technique qui peu à peu va supplanter celle de la « tempéra » ou de la « détrempe » (cf. gouache).
La peinture à l’huile est une matière onctueuse, couvrante et brillante, soluble à l’huile de lin et à l’essence de térébenthine. Son séchage est lent. C’est une matière souple que l’on peut appliquer soit en couches légères soit en épaisseur, qui se prête à toutes sortes d’effets de matière variés, superpositions, glacis, empâtements.

La peinture met un certain temps à sécher ce qui offre la possibilité de travailler longtemps dans le frais. Une fois sèche, la peinture devient dure et insoluble. La peinture à l’huile demande une mise en place plus longue et elle peut mettre jusqu’à plusieurs mois ou années à sécher selon le nombre de couches ou l’épaisseur de peinture. Il existe aujourd’hui des peintures à l’huile diluables à l’eau moins contraignantes dans leur utilisation que leurs consœurs et aux rendus similaires.

 

 

Steh Goodger travaille exclusivement ou presque à la peinture à l’huile qui lui permet de nuancer très finement les couleurs pour créer de la profondeur dans ses toiles. Franck Garcia utilise la peinture à l’huile d’avantage pour sa matière généreuse. Tous deux apprécient et jouent de la lenteur de son séchage pour intervenir directement sur les premières couches déjà posées et faire ressurgir ou se mélanger des strates inférieurs.

Peinture acrylique 

La peinture acrylique est une peinture récente, c’est une émulsion polymère qui sèche rapidement en formant une sorte de film plastique indélébile. On peut la travailler en couches fines ou en épaisseur à l’aide de médiums. L’acrylique est soluble à l’eau et sèche très vite. Elle permet d’opérer rapidement des superpositions, mais n’offre pas de travailler longtemps dans le frais. Elle peut servir de base picturale pour la réalisation d’une œuvre à l’huile.
Franck Garcia l’utilise notamment dans certains grands formats.

Rabattre

On rabat une couleur lorsqu'on lui ajoute du noir en plus ou moins grande proportion.

Rompre

On rompt une couleur lorsqu'on lui ajoute plus ou moins de sa couleur complémentaire.

Faire un jus 

Diluer une couleur afin de disperser les grains de pigments entres eux et obtenir une peinture liquide et plus transparente. Les jus servent souvent à élaborer les fonds ou les esquisses des tableaux que l’on charge ensuite progressivement en couches plus épaisses pour monter un tableau. Le jus peut aussi venir légèrement voiler ou masquer une couleur pour l’atténuer, ou la fondre dans le tableau.

Peindre dans le frais

Peindre sans laisser de temps de séchage entre les couches de peinture. On obtient ainsi une interpénétration des couleurs, des passages qui donnent à la touche de la profondeur et un rendu spécifique.

Frottis

Mince couche de peinture appliquée rapidement qui laisse visible la texture du support.

 Le Non finito

Terme italien traduit littéralement par « non terminé » et pouvant être traduit dans un contexte artistique par « esthétique de l'inachevé ». Au départ, le non finito désigne des sculptures inachevées par l'artiste, volontairement ou non. Cette notion concerne les arts plastiques, mais aussi la littérature, la poésie, la philosophie, l’architecture.

« Assurément dans un objet d’art il ne faut pas tout dire, car on aurait l’air de prendre le spectateur pour un être qui a besoin qu’on lui dise tout. Le génie c’est de le mettre sur la voie, afin qu’il croit avoir trouvé de lui-même. C’est là, la musique de la forme. » (David d’Angers, sculpteur et statuaire, 1788-1856)

 

 

 

Au fil des mouvements artistiques, le non finito est devenu un parti prix esthétique et philosophique. Une façon de dire la modernité, son éclatement, l’impossibilité pour l’artiste de saisir la totalité des êtres et des choses.

Steph Goodger suggère plus qu’elle ne montre, laissant les formes et les silhouettes avec des contours indécis et flous. Franck Garcia interrompt le tracé de ses dessins ou de ses peintures, confiant aux spectateurs le soin d’ achever mentalement ou non ses œuvres.

Biographies des artistes

 

Franck Garcia

Né en 1971, Franck Garcia vit et travaille actuellement dans l’agglomération bordelaise. Après avoir suivi une formation en Arts appliqués à Bordeaux et vécu une dizaine d’années à Paris, dans le cadre de ses études en arts graphiques, Franck Garcia nourrit sa passion pour la peinture dans un style singulier. Il mène conjointement un travail de peintre et de graphiste tout en participant à l’édition de nombreux livres d’artistes. Investi dans de nombreuses expositions personnelles, ainsi que collectives, Franck Garcia est un artiste prolifique.

“La peinture comme propos”

Un portrait anonyme, une nature morte, une peinture d’Histoire ou une vanité en guise d’espace formel ; une figuration muette, cherchant à “être”, entre gestation et achèvement, flirtant avec le définitif et ouverte aux hasards. Juste pour déclencher, loin de l’esthétique “sympa” du moment, comme un réflexe de résistance, une pierre à l’édifice, une histoire sans titre, un titre sans histoire, des instantanés sans décor…» (Franck Garcia).

Parcours

 

  • 1986-1988
    – BAC F12 art appliqués, approche du design, de la peinture, de la mode, de l’architecture, du graphisme, etc.
    – Découverte de la “peinture” expo Combas, Schnnabel, Blais.
    – Edition de “Terrain vague” (2 numéros) et Gribouill’art (10 numéros)
    – Rencontre de Jacques Abeille (écrivain et artiste) qui alors est professeur d’Histoire de l’art. Nous avons une une affection commune pour l’édition underground et le mail a-art (art postal), il me fait découvrir nombre d’éditions et d’auteurs. Il me souffle “La pomme de discorde” en référence à “La poule d’angoisse” titre de la revue hebdomadaire (!) de Didier Moulinier, alors éditeur on ne peut plus prolifique, une sorte de “pape” à l’époque. La pomme de discorde commence son aventure éditoriale.
  • 1989/90/91
    – Etudes de communication visuelle à Paris
    – Découvre la librairie “Un regard Moderne” temple du Graph’zine (graphique + Fanzine)
    – Commence son travail de carnets
    – Poursuit La  Pomme de discorde et diffuse son travaille sous forme de livres d’artistes
  • 1992/97
    – Rencontre de Frédéric Poincelet, futur ami et collaborateur de projets éditoriaux plus ambitieux
    – Premiers “cadavres exquis”
    – Nombreux carnets, de tout format
  • 1998
    – “Des dessins sur des carnets” au Regard moderne et “Regard noir / Gravures-Graph’zines” - Bibliothèque Nationale de France à Paris
    – Retour à Bordeaux où il possède désormais un atelier, ce qui rend possible le travail régulier sur toiles, en plus grand format et commence la pratique de l’huile
  • 2000
    – Rencontre avec Jo Brouillon, futur ami et avec qui de nombreux travaux en commun verront le jour dont tout le Collectif BGB (Buraglio - Garcia - Brouillon) cadavres exquis et peintures à six mains à partir de 2006

 

Expositions et éditions (parmi les plus récentes)

 

  • Expositions personnelles
    Avant le vide — Sous la tente, Bordeaux 2012
    Le poulailler, Wannehain (59) 2013
    Corps des traces, galerie Rezdechaussée, Bordeaux 2015
    – Galerie des nouveaux talents - Institut Culturel Bernard Magrez, Bordeaux 2016
  • Expositions collectives
    Acousmatique, sur une création sonore de Martial Bécheau, Galerie Tinbox - Bordeaux 2011.
    Still life, avec Lucie Bayens, espace29 - Bordeaux 2011
    Cadavres non exquis avec Claude Buraglio et Jo Brouillon, Galerie Frédéric Moisan - Paris 2012
    Carte blanche à Pierre Buraglio, Collectif BGB, Galerie IUFM confluence - Lyon 2013
    Carte Blanche à Claude Buraglio - Galerie Olivier Nouvellet - Paris 2014
    Les choses invisibles, avec Claude Buraglio et Jo Brouillon, La Chapelle du Prieuré - Saint-Loubes (33) 2014
    Massé/Garcia, Le Poulailler, Wannehain (59) – 2015
    Archives et arts actuels, Archives Bordeaux Métropole – 2017
    3 figures avec Claude Buraglio, Galerie Olivier Nouvellet - Paris 2017

 

Quelques éditions

  • Catalogue de l’exposition Carte blanche, traits noirs, 20 pages quadri 21x29,7cm - avril 2008
  • Carné, extraits, collection Book Box, Voix éditions Richard Meier – 2009
  • La pratique collective, Buraglio Garcia Brouillon, 24 pages quadri 21x29,7cm - février 2010
  • Alone together catalogue d’exposition, Galerie IUFM - Lyon 2013
  • Van Gogh comme ailleurs, 13 dessins sur un Poème de Christophe Massé - éditions Pierre Mainard- 2015.

Site internet

Steph Goodger

Steph Goodger est née en 1974, à Kent.

Elle est diplômée de l’Université de Brighton où elle reçut son Master (1999). Etablie en France en 2004, elle vit et travaille entre le Royaume-Uni et Bordeaux. Steph Goodger présente son travail régulièrement tant à l’échelle nationale qu’internationale. Elle est sélectionnée deux fois pour le John Moores Painting Prize en 2004 et 2016, un prix prestigieux pour la peinture contemporaine en Grande Bretagne.

A propos de son travail

Un paysage pour Steph Goodger possède les mêmes qualités théâtrales qu’un intérieur et un intérieur peut être traité comme une vue panoramique. Les intérieurs architecturaux qu’elle propose sont à la fois physiques et psychologiques. Ils sont les repaires ou vivent nos rêves comme nos pires cauchemars. Pour Steph Goodger, les lieux retiennent les fragments de nos histoires. L’absence est alors une présence tangible.

Parcours

 

    •  1999
      – Master d’Art plastique (Master of Arts in Fine Art), Université de Brighton.
      – Cadre européen de certifications (CEC), 7 Nomenclatures française s des niveaux de formation 1
    • 1997
      City and Guilds 7306, Diplôme National d’enseignement, Newcastle Upon Tyne
    • 1995
      Licence d’Arts Plastique, Bachelor of Arts, with Honours, in Fine Art, Painting, University for the Creative Arts – Surrey Institute
    • 1992
      Diplôme National d’Art et Design, University for the Creative Arts – Kent Institute

    Enseignement et expérience professionnelle

    • 2017-2020
      Bordeaux International School, enseignante d’ArtsPlastiques
      ADBA, école d’Arts, Bordeaux, enseignante d’ Arts Plastiques
    • 2008-2013
      ICART, École du Commerce de l'Art et de l'Action Culturelle
      Enseignante d’Histoire de l’Art en Anglais, Bordeaux.
    • 2007-2014
      École municipale d’Arts Plastiques de Libourne, enseignante d’Arts Plastiques.
    • 2001-2004
      West Kent College, Département d’Art, enseignante d’arts plastiques et d’histoire de l’art, Recherche, Référence et Etudes Contextuelles, Tonbridge, Angleterre

    Expositions et éditions (parmi les plus récentes)

    • Expositions personnelles
      2020 : Christie’s International Real Estate à Bordeaux en février-mars
      2018 : Les peuples figurants / History's extras, Cornerstone Gallery, Liverpool Hope University
      2017 
         — Nos Royaumes Perdus / Our Lost Kingdoms, Collaboration avec un réfugié politique guinéen – La Chapelle Saint-Loup, Saint Loubès, Nr Bordeaux
         — Grand Prix de l’Institut Bernard Magrez 2017, Institut Culturel Bernard Magrez, Bordeaux
         — Le Fantôme de la Peinture/ The Ghost of Painting – Collaboration avec Julian Rowe, Galerie Rez de Chaussée, Bordeaux, France
         — Conference Restoring Peace: Building Post-Conflict Societies – Exposition Les peuples figurants / History's extras Cornerstone Gallery, Liverpool Hope University
      2016 Cherry Time, Collaboration avec Julian Rowe, Elysium Gallery, Swansea
    • Expositions collectives
      2020 : Forum de Talence avec Jonathan Hindson du 4 au 29  février.
      – 2019 :
         — Creekside Open, à l’APT Gallery à Londres
         — Two-Fold, Oceans Apart Gallery, Manchester
      – 2017- 2018 :
         — The Arca Project: une exposition inspirée pat le travail de WG Sebald  – Avec Invisible print Studio et Payne Shurvell Gallery,
      Earl Soham, Suffolk (2017) and Payne Shurvell, London (2018)
    • 2017 :
         — Painting [Now], Studio One Gallery, London
         — Nine Painters, curateur Richard Davey (John Moores judge 2016), Syson Gallery, Nottingham
    • 2016 :
        — John Moores Painting Prize – Walker Art Gallery, Liverpool en association avec le Biennale de Liverpool

     Site internet

    Bibliographie

    Quelques ouvrages pour accompagner et approfondir les propos autour de l’œuvre de Franck Garcia et Steph Goodger. Vous trouverez la plupart de ces ouvrages à la Médiathèque du Bois fleuri.

    Jeunesse

    • L’art face à l’Histoire, N. Martin, Eloi Rousseau, Editions Palette, 2012.
      50 événements de 1789 à nos jours, racontés par des artistes qui nous révèlent la face cachée de l'Histoire ! A partir de 12 ans.
    • Art et politique, N. Martin, Eloi Rousseau, Editions Palette,2013.
      De la Révolution à la mondialisation, de l'art de propagande à l'art dissident, du Roi-Soleil au street art en passant par les avant-gardes du XXe siècle, un panorama des artistes qui ont voulu « transformer le monde » et « changer la vie ». A partir de 12 ans.
    • Art et guerre, Béatrice Fontanel et Daniel Wolfromm, Editions Palette, 2014.
      Un ouvrage qui montre la façon dont les artistes ont réagi à la Première Guerre mondiale et ont représenté les combats, entre effroi et fascination. A partir de 12 ans.
    • Les animaux dans l’art, Vanessa Henry-Virly, Editions Palette, 2017.
      Une histoire des arts et des cultures à travers les animaux.
      A partir de 12 ans.
    • Revue Dada, Portraits, n° 221, Editions Arola, 2017.

    Pour s’imprégner de peintres d’Histoire qui avaient un grand sens de la mise en scène, de la théâtralité et de la touche :

    • Revue Dada, spécial Vélasquez, N° 198, Editions Arola, 2015.
    • Delacroix, les tableaux racontent des histoires, Colette Hellings, Editions L’Ecole des loisirs, coll Archimède, 1997.

    Adultes

    • Le petit Larousse de l’Histoire de l’art, Vincent Brocvielle, Editions Larousse, coll. Petit Larousse illustré-art, 2017.
      Pour tout savoir sur les plus grands chefs-d’oeuvres de l’art, depuis l’art sumérien, à nos jours classé par Artistes, Chefs-d’oeuvres et mouvements.
    • La Nature morte, Flaminio Gualdoni, Editions Skira, 2009.
    • Baroque, Hermann Bauer, Andréas Prater, Editions Taschen, 2006.
      « A la place des perspectives harmonieuses et des proportions élégantes de la Renaissance est apparu un univers monumental, puissant et éminemment théâtral ».
      Un ouvrage qui se concentre sur la peinture Baroque, explore les scènes mythologiques et religieuses et les natures mortes

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      Histoire(s) de peinture : Steph Goodger et Franck Garcia